Marushka Tziroulnikoff
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RÉSILIENCE ou l'art de se réinventer

10/25/2020

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Il m’est arrivé hier une étrange aventure. De ces aventures qui vous ouvrent les yeux et vous font prendre conscience qu'à l'insu de votre plein gré, vous avez progressé à pas de géants.
Il m’est arrivé hier une très étrange aventure. De ces aventures qui vous bousculent et vous déstabilisent et vous poussent jusqu’à vous faire chuter dans un gouffre abyssal dont vous ignorez totalement s’il vous sera possible de survivre à l’ombre vertigineuse qui vous happe brutalement.
Oui, je sais, ma perception de ce que je vis peut vous paraître pour le moins extrême, mais comment pourrais-je vous exprimer en d’autres mots mon vécu de l’anéantissement de ce que j’avais cru jusqu’alors être ma réalité. Je suis une abonnée de ce genre de crises existentielles, de celles-là mêmes qui permettent de grandir, d’évoluer vraiment puisqu’elles me mènent jusqu’à la transcendance de l’illusion à laquelle je m’étais identifiée jusque-là.
Oui, ainsi est ma vie. Alors qu’une part de moi entretient une certaine forme de léthargie – comme il est si confortable de répéter inlassablement ses bonnes vieilles habitudes, aussi inadaptées soient-elles – voilà qu’une autre part qui me constitue, une part dont je devinais vaguement l’existence, atteignait un but que je n’aurais jamais imaginé être capable de toucher.
Dès le XVIe siècle, le proverbe nous enseigne que « la nuit est mère de conseil » et voilà donc que la nuit dernière, j’ai dormi du sommeil du juste. Ce matin donc alors que le jour commençait à poindre et que la lumière perçait les nuages de la tumultueuse tempête de la veille, les paupières encore closes, l’évidence m’est apparue : j’avais progressé, j’avais traversé les ténèbres et atteint durant mon assoupissement – en empruntant inconsciemment je ne sais quel pont interdimensionnel – un objectif dont j’avais maintes et maintes fois rêvé et dont je m’étais tout autant maintes et maintes fois détourné, le croyant définitivement hors de ma portée. Mais avant de vous dire ce que j’ai atteint et afin de vous permettre de mieux comprendre mes propos, il me paraît utile de vous conter cette étrange aventure, celle qui plutôt que de m’anéantir m’a au final réveillée à une nouvelle étape de mon existence.

Samedi 24 octobre 2020, je me connectais tôt le matin sur le réseau social connu de tous : Facebook. Ma navigation sur l’interface répond à un petit rituel que j’ai mis en place au fil du temps : je regarde tout d’abord les messages privés afin de répondre en priorité aux personnes qui souhaitent échanger avec moi de façon plus personnelle, ensuite je vois quelles sont les notifications qui ont été faites au sujet des articles et photos que j’ai posté la veille puis je lis les dernières activités sur les groupes auxquels je suis abonnée et pour finir, si l’envie me prend – et uniquement si l’envie me prend et que je n’ai rien d’autre à faire – je navigue sur le fil d’actualité.
Hier donc, dans un groupe dont j’ai occulté le nom, je vois le post d’une auteure qui met en avant un article qu’elle a rédigé et dont le sujet est son expérience en tant qu’auteure autoéditée. Curieuse de ce genre d’histoire, je clique sur le lien. Il est toujours intéressant de s’intéresser au travail des « collègues », car confronter son point de vue à celui des autres permet d’apprendre et de progresser. Me voici alors redirigée vers le site internet de cette auteure.
Et là… j’ai pris un choc en plein coeur ! Cela a été puissant, violent. Instantanément, mon sang s’est glacé dans mes veines, sans doute dans une intention purement physiologique de contenir la chaleur de la puissante colère que je sentais monter en moi. Il fallait que j’agisse, que j’expulse hors de moi cette énergie que je connais si bien : la colère. Depuis des années, j’ai appris à me connaître et je sais par conséquent que si je n’exprime pas d’une façon ou d’une autre les émotions qui me chamboulent, celles-ci vont s’accumuler jusqu’à déborder et l’expulsion sera alors synonyme de destruction. Une destruction générale, globale, dont les conséquences pourraient être dévastatrices pour moi, pour mon entourage, pour mes relations sociales. C’est qui je suis, c’est comme cela que je fonctionne, je n’ai pas pour habitude de faire dans la dentelle. Mais les habitudes sont faites pour être changées et avant donc d’en arriver là, il me fallait traiter cette colère afin qu’elle ne devienne pas maître en ma demeure, afin qu’elle ne dégénère définitivement pas en chaos.
Ma raison tente alors de me raisonner, mais que peut la raison face à la puissance des émotions ? C’est se leurrer que de croire qu’une méditation peut contrôler sur le long terme des émotions non exprimées. Libération ! Il faut sortir la crasse pour commencer à y voir plus clair.
Solution la plus simple : en parler à quelqu’un. Mais à qui ? Mon compagnon est encore couché et je ne souhaite pas le réveiller, surtout dans une telle ambiance. Les murs de l’appartement me connaissent un peu et ils frissonnent déjà d’effroi, les vieux livres compriment leurs pages dans un désir de se faire le plus discret possible, les crânes d’animaux et les statuettes se figent, les cristaux se ternissent, l’orage gronde. Un éclair viendra-t-il y mettre le feu ?
La raison s’immisce entre deux respirations : "Rien de ton entourage immédiat n’est responsable de ce que tu vis et ressens, Marushka. Pourquoi donc alors déverserais-tu sur eux ton courroux ?"
Mais la colère est là, bien décidée à ne pas céder une once de terrain : "Le déclencheur, c’est cette auteure, cette infâme copieuse qui a usurpé ton concept, qui s’est accaparé ton idée pour la faire sienne. Cette ignoble auteure en panne de créativité qui a très probablement découvert ton travail en novembre dernier, à Mons, au premier Salon du livre où tu t’étais exposée. Souviens-toi comme ton roll-up était beau et brillant et coloré. Il n’était pas passé inaperçu. Et toi non plus d’ailleurs, avec ta robe blanche de princesse, ton sourire rayonnant et tes yeux pétillants. Je t’avais dit qu’il ne fallait pas t’exposer de la sorte. Je t’avais dit que si tu te montrais, tu allais te faire voler ton travail, ce travail que tu as mis des années à faire émerger puis des heures, des jours, des semaines et des mois à réaliser dans la matière. Ce travail dans lequel tu t’étais totalement investie, dans lequel tu avais tout donné, ton coeur, tes tripes, ton âme."
Je sens que je peux perdre pied à tout moment et je rédige avant qu’il ne soit trop tard un message à l’auteure en question. Un message poli, respectueux, et bien éduqué comme je sais les rédiger quand la colère n’a pas encore atteint son paroxysme.
Mais voilà que la raison régresse à nouveau et la colère en profite pour gagner du terrain. Elle enfle et la voici presque prête à crier victoire. Elle enfonce le clou plus profondément et je sens jusqu’à ma chair gémir sous la torture : "À quoi bon créer ? À quoi bon partager tes idées ? À quoi bon offrir au monde les fruits de ton intuition ? Cela ne t’apporte rien, ne te rapporte rien. Les gens t’imitent, te copient, et gardent pour eux ce qu’ils en récoltent. Arrête de créer. Tu n’es pas faite pour créer, tu n’es douée que pour détruire."
Hier, la journée m’a paru si longue et si dénuée de sens. Je me sentais impuissante, démunie et dévastée. Le soir, j’ai vu que l’auteure en question avait lu mon message, mais qu’elle s’était bien gardée d’y répondre. Je lui posais une question simple, mais j’imagine que répondre à cette question aurait été pour elle une reconnaissance avouée de son plagiat.

"La nuit est mère de conseil" et en me levant ce matin, j’ai ouvert les yeux sur un aspect de mon existence que je connaissais déjà, mais auquel je n’avais jamais accordé de réelle importance.
Initier...
J’ai toujours su que j’étais une initiatrice, mais je n’ai jamais su que faire de ce constat.
Initier...
Et si c’était en cela que consistait l’art de la création ?
Initier...
Commencer quelque chose de nouveau, voire d’inédit et par cette forme justement inspirer peut-être l’humanité aujourd’hui et dans le futur. Et inspirer, n'est-ce pas aussi et surtout donner aux autres le pouvoir de créer à leur tour, à leur niveau, à leur façon ?

"La nuit est mère de conseil" et en me levant ce matin, j’ai franchi un cap, j’ai dépassé une étape, je suis montée d’une marche sur l’escalier de ma vie.
J’ai ouvert les yeux et j’ai vu ce que j’occultais jusque-là : hier encore, je créais et j’étais une auteure. Aujourd’hui, je crée toujours et mes créations génèrent maintenant un revenu suffisant pour que je puisse en vivre. Aujourd’hui, je peux alors déclarer dans un savant mélange de fierté et d’humilité que dorénavant, l’un de mes deux métiers est d’être écrivain. Aujourd’hui, je reconnais que j’écris, que je suis douée pour écrire et que j’aime passionnément écrire.

Hier encore, j’étais L’AUTEURE CAMÉLÉON.

Aujourd’hui, je suis L’ÉCRIVAIN CAMÉLÉON.

Depuis mon réveil ce matin, je baigne dans un océan de GRATITUDE.

© Marushka Tziroulnikoff – 25 octobre 2020
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La vie trépidante de Marushka... et de Ragnar ! (épisode 12)

5/13/2020

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Souvenez-vous... il paraît qu'il se produit de grands changements sociétaux et que ces changements s'échelonnent sur 16 années... tout a donc commencé en 2008 et durera jusqu'en 2024...

En l'an de grâce 2019... cette année-là ???...
- je vivais à Oxford (Oxfordshire) puis à Ventnor (île de Wight)
- j'avais 49 ans (50 en juillet)
- après avoir publié 2 romans en 2018, je publiais 3 romans et 6 nouvelles en 2019 dont ma déjà célèbre CHARLOTTE
- la santé de Ragnar se restaurait de jour en jour et il retrouvait toutes ses facultés intellectuelles (ce qui est important pour lui dans sa réalité d'autiste Asperger)
- comme il avait moins besoin de moi, j'envisageais à nouveau de pratiquer le chamanisme au service d'autres personnes
- trop-plein de pression ou relâchement, je faisais mon second burn-out, 11 ans après le premier
- le tambour chamanique de guérison recommençait à s'activer
- le costume de cérémonie chamanique s'embellissait
- j'acquérais un nouveau masque de transe
- je commençais à mettre de l'ordre dans mes notes dans le but de publier des livres de non-fiction sur le chamanisme et le développement personnel en 2020
- j'avais également 15 manuscrits de fiction en cours d'écriture

J'avais proposé l'île de Wight à Ragnar, mais après s'être renseigné, il m'avait dit que ce serait impossible. La raison en était simple : sur Wight, internet n'était pas en haut débit. Il faut dire que pour son job, Ragnar a besoin d'une connexion stable et ultra rapide.
Mais voilà, Wight était déjà devenue une obsession pour moi et le 2 février, sans avoir jamais mis les pieds sur l'île, je publiais une nouvelle qui se déroule à Ventnor, en 1901 : TAMSIN. Pourquoi Ventnor ? Tout simplement parce que, une fois de plus, je le "sentais". Le nom de la petite ville résonnait en moi et faisait vibrer quelque chose au plus profond de mes tripes.
Il paraît que lorsque je veux quelque chose, je l'obtiens et c'est une fois de plus ce qu'il s'est passé. Internet haut débit à été installé et mi-mars, nous nous rendions sur l'île pour 5 jours de prospection. J'avais réservé une chambre sur Airbnb à Ventnor et nous avions loué une voiture. Nous avions visité Sandown, Shanklin, St Lawrence, Niton, Freshwater, Yarmouth, tous des lieux sur la côté, en tout bord de mer. Mais tout, absolument tout me ramenait à Ventnor ainsi qu'à la petite église du XIIe siècle de Bonchurch, située à 10 minutes de marche.
J'avais trouvé l'appartement parfait pour nous, sur le net, mais celui-ci venait juste d'être loué. Mais là encore, je le voulais, cet appart, et comme "par hasard", alors que nous faisions un second aller-retour sur l'île pour visiter une maison de pêcheur à Bembridge, l'agent immobilier me rappelait : "L'appartement qui vous intéressait sera à nouveau sur le marché demain. Vous voulez le visiter ?" Course contre la montre, nous visitions le logement et signions dans les 24h. Nous emménagions sur Wight le 29 avril, moins de deux mois après avoir annoncé à nos connaissances que nous envisagions de quitter Oxford. Pourquoi donc remettre à plus tard ce qui peut être fait tout de suite ?
Si Oxford est une ville qui restera à jamais gravée dans mon coeur, Wight se révèle largement à la hauteur de la plus vieille cité universitaire de Grande-Bretagne. Le contraste est énorme entre ces deux lieux et nous avons troqué les visites de College contre les randonnées sur les chemins côtiers, les concerts de musique baroque contre le chant des goélands, le bruit incessant de la circulation contre le claquement des vagues à la base des falaises, le centre commercial de Westgate contre les virées shopping chez les antiquaires, brocanteurs et autres petites boutiques d'artisanat local ainsi que les "charities" (magasins associatifs qui ne vendent que de la seconde main provenant de dons). Et si Oxford brasse une foule de personnes, les gens s'y croisent sans vraiment se parler. Ici, à Ventnor, les gens s'arrêtent pour se saluer et prendre le temps de discuter.
Oui, Wight est largement à la hauteur d'Oxford et depuis que je vis ici, à Ventnor, lorsque je pense sporadiquement au "Pays d'Alice", plus aucune larme ne coule sur mon visage.
Aujourd'hui, je me tiens debout sur la falaise, face à la mer, les pieds bien ancrés dans le sol, les bras largement ouverts pour embrasser le monde. Le sourire aux lèvres et une joie paisible dans le coeur, je laisse le vent frais fouetter mon corps et emmêler mes cheveux et je ris, mes amis, je ris ?
Et pour vous... qu'elle serait votre rétrospective depuis 2008 ? Quels changements dans votre vie avez-vous observé cette année-là et les années suivantes ? Pour celles et ceux qui s'intéressent à l'astrologie, je vous donne un indice : dans quelle(s) maison(s) se trouve le signe du Capricorne dans votre thème de naissance ?
En ce qui me concerne, dans ma première partie de vie, j'avais fait comme tout le monde, quand bien même je "sentais" tout au fond de moi que ce que je vivais ne me correspondait pas. Depuis 2008, tout s'est enchaîné pour me pousser à déconstruire ce qui ne me convenait pas pour aller toujours plus vers qui j'étais.
Alors oui, on peut toujours résister au changement, mais le changement, soit on le vit pleinement soit on le subit et à votre avis, dans quel cas cela est-il plus confortable à expérimenter ? ?

Et vous, quel bilan feriez-vous de votre vie depuis l'an 2008 ?
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La vie trépidante de Marushka... et de Ragnar ! (épisode 11)

5/12/2020

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Souvenez-vous... il paraît qu'il se produit de grands changements sociétaux et que ces changements s'échelonnent sur 16 années... tout a donc commencé en 2008 et durera jusqu'en 2024...

En l'an de grâce 2018... cette année-là...
- je vivais à Oxford (Royaume-Uni)
- j'avais 48 ans (49 en juillet)
- j'entamais officiellement une "carrière" d'écrivain ?
- je publiais mon premier récit autobiographique au mois de mai
- je publiais mon second livre au mois d'octobre

Oxford ❤️ Oxford ❤️ Oxford ❤️
Qu'est-ce que j'aime cette ville ! Qu'est-ce qu'elle a nourri mon imaginaire ! Mon ordi était déjà plein de milliers et de milliers de mots, textes et manuscrits attendant d'être menés à leur terme et voilà que d'autres mots, textes et manuscrits venaient s'ajouter aux précédents. Oxford est un lieu magique, inspirant, sublime !
En 2018, j'ai visité Cambridge, mais je vous avoue que cette ville ne m'a pas fait vibrer de la même façon. En fait, je crois sincèrement que je suis tombée amoureuse d'Oxford. Et Ragnar aussi, il en pince pas mal pour elle ! Mais ni Ragnar ni moi n'avons l'âme citadine...
Les mois s'égrenaient, nous visitions les Colleges, les musées, le Botanic Garden et les villages alentour, nous assistions à des concerts de musique baroque, nous promenions le long du canal, allions faire notre marché tous les mercredis, faisions des balades à vélo, des séances de tambour chamanique dans des ruines... Ragnar commençait à aller franchement beaucoup mieux, les séances régulières avec Caroline, sa chiro, lui faisaient beaucoup de bien, mais... Mais ni Ragnar ni moi n'avons l'âme citadine...
2018 touchait à sa fin et Ragnar exprimait silencieusement un mal-être latent. À chaque fois que nous allions dans la nature, il se sentait bien. À chaque fois que nous revenions vers la ville, il somatisait. Je le voyais à nouveau commencer à s'éteindre malgré toute sa bonne volonté de se maintenir à flot.
- Nous allons partir, lui dis-je un jour.
Une lueur dans son regard m'indiqua que c'était exactement ce dont il avait besoin.
- Pour aller où ? questionna-t-il.
- Je ne sais pas. Le Pays de Galles ? Les Cornouailles ? Nous aimons tous deux l'Écosse, mais nous avons tous deux besoin de lumière et d'un minimum de chaleur et l'Écosse, c'est plutôt hard en hiver. Je sais que je ne supporterais pas les mois d'hiver.
Et Ragnar d'aller zieuter dans la foulée sur Google Maps qu'elle pourrait bien être notre prochaine escale sur la planète Terre.
Mais moi, les propositions que je venais de lui faire, je ne les "sentais" pas. Je faisais alors de longues balades solitaires dans la nature et pendant ces balades, je pleurais.
Quitter Oxford ? Je voulais bien quitter Oxford, mais il me faudrait alors trouver un lieu qui soit à la hauteur de celui-ci. Afin que ce ne soit pas moi qui m'éteigne à mon tour.
Un jour que je rentrais d'une randonnée de quelques heures, après avoir bien déchargé mon trop-plein émotionnel, je proposais à Ragnar :
- L'île de Wight ?
- Elle est où cette île ?
- Je ne sais pas, regardons sur Google Maps.
L'homme en kilt me demanda tout en tapotant déjà sur son clavier :
- Comment as-tu entendu parler de cette île ?
- Je ne sais pas, ça m'est venu comme ça.
- Comme pour le Belize ?
- Oui, comme pour le Belize.
Ragnar s'est alors tourné vers moi.
Nous savions tous deux que si je ne savais pas d'où l'idée me venait, c'est qu'elle m'avait très certainement été soufflée par la petite voix et que quand la petite voix s'exprime et que je l'entends, ça veut dire que ça sent bon pour nous.

RDV demain pour l'épisode 12
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La vie trépidante de Marushka... et de Ragnar ! (épisode 10)

5/11/2020

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Souvenez-vous... il paraît qu'il se produit de grands changements sociétaux et que ces changements s'échelonnent sur 16 années... tout a donc commencé en 2008 et durera jusqu'en 2024...

En l'an de grâce 2017... cette année-là...
- je vivais à Saint Denis (île de la Réunion) puis à Oxford (Royaume-Uni)
- j'avais 47 ans (48 en juillet)
- je découvrais mes "racines"
- je commençais à développer et à mettre en forme mon carnet de voyage écrit en Équateur afin d'en faire un récit qui serait publié par la suite
- je créais un nouveau profil sur FB après quelques années d'absence sur le réseau social

Après le traumatisme que nous avions vécu à l'île Maurice, nous avions séjourné un mois sur l'île de la Réunion (de début décembre 2016 à début janvier 2017). Nous commencions à retrouver une certaine sérénité, mais où irions-nous ensuite ?
Ragnar était clair : hors de question de retourner en Métropole tout comme il était hors de question de s'installer sur un autre territoire qui appartienne encore à la France (Guadeloupe, Martinique, Réunion, St Pierre et Miquelon, Polynésie, etc). Instantanément, la petite voix m'avait parlé tandis que mon homme déversait, une fois encore, ses nombreux griefs par rapport à son pays d'origine. Mais la réponse que susurrait la petite voix à mon oreille me paraissait totalement délirante...
Il faut vous dire que Ragnar et moi cherchions un lieu pour nous poser sur le long, très long terme. Nous avons beau aimer bouger (moi plus que lui en fait), nous avons aussi besoin de nous ancrer quelque part (lui plus que moi en fait).
Il faut vous dire aussi que Ragnar et moi aimons la chaleur. Je m'étais d'ailleurs découvert une passion pour le vélo par plus de 40°C sur des pistes poussiéreuses au Belize. C'est vous dire !
Voilà donc pourquoi, quand la petite voix m'a murmuré à l'oreille "Oxford", j'ai été surprise et surtout hésitante à transmettre l'info à l'homme en kilt. On le serait à moins !
Mais Ragnar insistait : qu'elle serait la prochaine étape, où allions-nous poser nos valises ? Je lui ai dévoilé la réponse presque honteusement, un matin, dans la salle de restaurant de notre hôtel, alors que nous étions attablés pour le petit déjeuner.
- Oxford, ai-je prononcé du bout des lèvres.
Le bourdonnement du vol lourd d'une mouche a traversé l'espace. Ragnar prit le temps, comme il sait si bien le faire, de mâcher précautionneusement le morceau d'ananas qu'il avait dans la bouche. Après avoir dégluti, il me questionna :
- Oxford ? En Angleterre ?
Je lui répondis en hochant la tête.
Imaginez donc, Oxford, en Grande-Bretagne, au mois de janvier, après 8 mois sous les tropiques, pour nous qui aimons la chaleur...
- D'accord, poursuivit-il. Dès que nous serons remontés dans la chambre, je réserverai nos billets.
Et là, je me suis dit deux choses :
1. qu'est-ce que je l'aime, cet homme !
2. qu'est-ce que je suis con de ne pas assumer mes intuitions !

RDV demain pour l'épisode 11
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La vie trépidante de Marushka... et de Ragnar ! (épisode 9)

5/10/2020

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Souvenez-vous... il paraît qu'il se produit de grands changements sociétaux et que ces changements s'échelonnent sur 16 années... tout a donc commencé en 2008 et durera jusqu'en 2024...

En l'an de grâce 2016... cette année-là...
- je vivais à Saint-Martin-de-Queyrières (Hautes-Alpes) puis à Cambrai (Nord) puis au Cap d'Agde (Hérault) puis à Flic-en-Flac (île Maurice) puis à Saint Denis (île de la Réunion)
- j'avais 46 ans (47 en juillet)
- je n'avais plus de chat et Farceur, mon dernier cheval, mourrait au mois de mars à l'âge de 23 ans
- une énième procédure venant de l'ex-madame Ragnar avait presque fini de nous achever, mais Ragnar avait tout de même signé la vente de son bâtiment
- à cause de la procédure, ledit bâtiment avait changé de propriétaire sans que Ragnar ne puisse être payé du prix de la vente, il a fallu attendre de longues semaines que la justice mette de l'ordre et débloque la situation
- sans plus aucune rentrée d'argent, nous nous étions réfugiés chez mes beaux-parents, dans le Nord, mais un trop plein de pressions et de stress nous a poussé à prendre du recul par rapport à la famille et nous sommes descendus au Cap d'Agde, dans un logement prêté par une bonne âme
- l'argent enfin arrivé, nous prenions deux billets d'avion et nous envolions pour l'île Maurice
- Ragnar commençait de nouveau à aller mieux et chef d'entreprise dans l'âme, il voulait que nous montions une nouvelle société, ensemble
- nous nous rendions plusieurs semaines, à deux reprises, sur l'île de la Réunion pour proposer nos services aux habitants par le biais de consultations où se mêlaient une technologie informatique avant-gardiste et mes compétences de chamane sibérienne

Le Belize ayant été pour nous une magnifique expérience et restant encore à ce jour un merveilleux souvenir, en 2016, nous partions confiants vers l'île Maurice. Je me souviens encore de ma joie de découvrir cette nation "arc-en-ciel" où de nombreuses cultures différentes se mêlent les unes aux autres. L'esprit ouvert, je me réjouissais à l'avance de ma rencontre prochaine avec ce peuple ou plutôt ces peuples.
La déception a été à la hauteur de ma joie du départ...
À l'île Maurice, le visa de tourisme est de 90 jours. Ces trois premiers mois, avec notre peau blanche et nos yeux bleus, Ragnar et moi étions alors classés dans la case : "touristes friqués bons à être plumés".
Mais après avoir fait renouveler notre visa, voilà que nous restions 90 jours de plus et là, notre statut a changé et nous avons été classés dans la case : "saloperie d'os blancs qui vont payer pour leurs ancêtres qui nous ont maintenus en esclavage".
Quel contraste avec ce que nous avions vécu au Belize !
L'île Maurice fait rêver beaucoup de monde : grandes plages de sable blanc, soleil, douceur de vivre...
Mais comme partout ailleurs, l'île Maurice à un côté sombre.
Y aller en tant que touriste dans un resort pour quelques semaines, c'est cool. Y aller et vivre comme les locaux en tentant de se mêler à eux et de suivre leurs traditions, c'est tout de suite plus compliqué. Parce que l'île Maurice fonctionne selon le système de castes toujours en cours en Inde, lorsque vous appartenez à telle ou telle caste, vous n'avez pas le droit de vous mélanger aux autres. Chacun doit rester dans son ghetto.
Le gouvernement du pays se vante d'être le numéro 1 du continent africain en terme de développement économique, mais omet intentionnellement de parler des sacrifices imposés à sa population d'origine qui ne bénéficie pas des avantages qu'apportent les gros investisseurs. Le quotidien d'une très grande majorité des Mauriciens est un condensé de violence, d'extrême pauvreté, de viol, de meurtre, de drogue, d'alcool, de prostitution... Et si les humains sont maltraités, que dire de la condition animale... Eh bien justement, je ne m'étendrai pas sur le sujet.
J'ai beau avoir une grande gueule, croyez-moi, je suis hyper sensible et je ressens toutes les énergies, absolument toutes, et je peux vous garantir qu'à l'île Maurice, je n'ai pas ressenti une énergie d'Amour. Pas du tout. À Maurice règne la fourberie, l'hypocrisie, la malhonnêteté, l'appât du gain, la superficialité.
Profondément choquée voire traumatisée par mon séjour dans ce pays, je me suis fait la promesse de ne plus jamais y retourner.
Je considère pourtant que ces 6 mois passés là-bas m'ont été extrêmement bénéfiques (ça, c'est mon côté optimiste), car ils m'ont définitivement éveillée sur un aspect de l'humanité que je rejetais sans cesse : sa face sombre. Quand bien même je n'ai jamais été dupe quant à la capacité de l'humain de haïr et de détruire son prochain et son environnement, j'avais envie de croire que l'Homme est profondément bon. Mais le voile de mon illusion s'est déchiré, car à l'île Maurice, j'ai vu et vécu l'horreur incarnée. Alors oui, il existe des êtres bons, mais il existe aussi des êtres mauvais. C'est cela, l'équilibre des forces.
Je sais que c'est en 2016 que j'ai définitivement intégré sur quelles bases repose la société humaine. Je n'ai pas d'autre choix que d'accepter ce qui est et de cesser de rêver.
C'est donc bien en 2016 que j'ai définitivement cessé de croire au "Pays des Bisounours".
Il y a ce que les médias vous montrent et ce que vous voulez regarder, mais au-delà, il existe une autre réalité, une réalité que vous refusez de voir. Et tant que vous refusez de voir, comment voulez-vous changer les choses ?

RDV demain pour l'épisode 10
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