Les femmes qui se comportent bien
marquent rarement l'histoire
une aventure chamanique en forêt amazonienne
NOUVELLE ÉDITION EN DEUX VOLUMES : 30 novembre 2020
AUTOBIOGRAPHIQUE, PHILOSOPHIQUE ET SPIRITUEL
1ère édition Intégrale : 11 MAI 2018
2ème édition Tome 1 : 30 NOVEMBRE 2020
2ème édition Tome 2 : 30 NOVEMBRE 2020
2ème édition Tome 1 : 30 NOVEMBRE 2020
2ème édition Tome 2 : 30 NOVEMBRE 2020
TRAILER
Partir seule avec son sac sur le dos, tout quitter sans se retourner, qui n’en n’a pas déjà rêvé ? L’auteur de ce roman autobiographique l’a fait. Plus d’argent, plus de travail, plus de possessions, plus rien n’y personne à quoi se raccrocher, plus aucune sécurité. Elle a quitté la France pour se rendre en Équateur, en forêt amazonienne, à la rencontre d’un chamane shuar. Un besoin de clore sa vie passée pour en débuter une nouvelle, plus libre, plus créative, plus lumineuse. En quête d’elle-même, épuisée par le décalage de ce qu’elle perçoit et de ce que la société veut lui imposer, elle n’a plus rien à perdre et tout à gagner. Son périple durera un mois, un mois pendant lequel elle va réapprendre à faire confiance au mouvement perpétuel de la Vie. Un récit profond teinté d’une pointe d’humour car il est si important de ne pas tant se prendre au sérieux.
2ème édition - Tome 1
2ème édition - Tome 2
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1ère édition Intégrale
1ère édition Intégrale
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lire un extrait
Ramon et Abelardo se parlent et je crois comprendre que mon chamane invite son ami à procéder à l’appel des Esprits. Le vieil uwishin le remercie de cet honneur, il se tourne vers la cascade et se met à siffler. Il appelle, il parle et siffle encore. Je me dis en souriant que les Esprits shuars doivent être un peu sourds car Abelardo crie presque lorsqu’il s’adresse à eux, mais je sais qu’il faut que sa voix couvre le bruit de la chute. Puis les deux chamanes se déshabillent et Ramon me fait signe d’en faire autant. Je me retrouve donc en bikini entre les deux petits Shuars eux-mêmes en bermuda de bain. La température de l’air est d’une tiédeur agréable. J’ignore quoi faire et comme s’ils s’étaient donné le mot – ils l’ont peut-être fait d’ailleurs – les deux hommes se tournent vers moi en souriant. Ramon est à ma gauche et il me présente sa main droite, Abelardo est à ma droite et il me présente sa main gauche. Mains dans les mains, nous avançons tous trois et pénétrons lentement dans le bassin. Les pierres sous mes pieds sont glissantes et l’eau est plutôt fraîche. Nous sommes maintenant au milieu de la piscine naturelle, l’eau arrive juste sous ma poitrine tandis que mes compagnons Shuars n’ont plus que la tête qui dépasse. Nous formons un petit cercle dans l’eau et Ramon me tend alors une feuille de tabac. Il en donne une à Abelardo et il en prend une pour lui. Les deux chamanes mettent la feuille dans leur bouche, je les imite et nous mâchons. Puis n’ayant reçu aucune autre indication, après un moment, je l’avale. Les deux hommes reprennent mes mains dans les leurs et m’entraînent au pied de la cascade. Le bruit est assourdissant, la température est encore plus fraîche et l’eau qui m’éclabousse me glace. Je n’ai absolument pas l’intention de faire un pas de plus en avant. Ramon reste à côté de moi tandis que le vieil uwishin avance encore, se met carrément sous la chute et plaque le devant de son corps contre le rocher. Ramon me regarde, tout sourire :
– Viens Maria, viens avec moi.
Je ne lui dis pas verbalement que non, je n’irai pas avec lui et que son magnifique sourire ne me fera absolument pas changer d’avis, mais tout mon corps parle pour moi. Alors même que je crois être fermement ancrée dans le sol, déterminée à ne pas bouger si ce n’est pour faire demi-tour, le petit chamane serre ma main dans la sienne et avance d’un pas décidé pour se plaquer contre le rocher, l’eau glacée lui tombant sur la tête et le dos. Et moi, bien évidemment, je suis à côté de lui et je hurle ma douleur car oui, la puissance de ce qui me tombe dessus me fait atrocement mal. Par réflexe, je tente de faire un pas en arrière et je sens alors une minuscule main qui se plaque au milieu de mon dos au niveau de mes premières vertèbres dorsales. Je suis tétanisée, incapable de bouger. Mon front est appuyé sur le rocher, mon diaphragme se bloque, ma respiration se coupe, je ne ressens plus aucune émotion, je n’ai plus aucune pensée, je suis en mode survie. Je tente une dernière fois de me débattre mais la main me maintient toujours sous la chute et j’entends alors la voix douce de Ramon :
– Lâche Maria, lâche.
© Marushka Tziroulnikoff - Mai 2018 - Les femmes qui se comportent bien marquent rarement l'histoire
– Viens Maria, viens avec moi.
Je ne lui dis pas verbalement que non, je n’irai pas avec lui et que son magnifique sourire ne me fera absolument pas changer d’avis, mais tout mon corps parle pour moi. Alors même que je crois être fermement ancrée dans le sol, déterminée à ne pas bouger si ce n’est pour faire demi-tour, le petit chamane serre ma main dans la sienne et avance d’un pas décidé pour se plaquer contre le rocher, l’eau glacée lui tombant sur la tête et le dos. Et moi, bien évidemment, je suis à côté de lui et je hurle ma douleur car oui, la puissance de ce qui me tombe dessus me fait atrocement mal. Par réflexe, je tente de faire un pas en arrière et je sens alors une minuscule main qui se plaque au milieu de mon dos au niveau de mes premières vertèbres dorsales. Je suis tétanisée, incapable de bouger. Mon front est appuyé sur le rocher, mon diaphragme se bloque, ma respiration se coupe, je ne ressens plus aucune émotion, je n’ai plus aucune pensée, je suis en mode survie. Je tente une dernière fois de me débattre mais la main me maintient toujours sous la chute et j’entends alors la voix douce de Ramon :
– Lâche Maria, lâche.
© Marushka Tziroulnikoff - Mai 2018 - Les femmes qui se comportent bien marquent rarement l'histoire
lire une chronique
Pour cette première chronique de juin, je suis ravie de vous retrouver pour vous présenter ce roman de Marushka Tziroulnikoff. Un roman que j’ai bien du mal à classifier ou ranger dans une catégorie à l’image de son auteure tant son univers est riche. Entre quête identitaire, développement personnel, essai psychologique voir même spirituel, nous sommes transportés de la France en Équateur à la rencontre du peuple Shuars et de la Pachamama (Notre mère la terre).
L’auteure partage avec nous ses expériences, ses questionnements, ses remises en questions, ses doutes, son mal-être. Nous la suivons dans sa « mort » puis sa renaissance. Ma lecture a été longue car j’ai vraiment eu l’impression de cheminer et d’évoluer en même temps que l’auteure. L’aspect autobiographique pourrait créer un phénomène de distanciation pour le lecteur et pourtant les questionnements et réflexions sur soi sont tellement riches et variés qu’ils peuvent toucher chacun de nous suivant nos propres expériences.
Le style de l’auteure est fluide, le récit alterne entre les pérégrinations physiques, le parcours initiatique suivi par Maria et son questionnement intérieur. Chaque rencontre apporte son lot d’expérience et de savoir avec cette phrase qui revient comme une litanie « lâche, Maria, lâche ».
Je suis admirative du parcours mené à bien par l’auteure, avoir le courage de tout quitter sans savoir ce que l’on va trouver ou même si l’on va trouver quelque chose est vraiment admirable. Je retiens de ce roman cette philosophie du lâcher-prise, de l’idée de vivre l’ici et maintenant et surtout de laisser à l’autre le fait de vivre son expérience sans vouloir à tout prix agir pour lui même avec les meilleurs intentions.
En somme c’est un roman que je vous conseille surtout si vous êtes dans une période de votre vie où vous souhaitez prendre du recul, avoir une autre vision des choses. Le dépaysement est garanti, la plume n’a pas de fausse note, les sujets sont d’actualité comme la condition de la femme, l’écologie et bien d’autres choses encore.
Les chroniques de Cendrillon
L’auteure partage avec nous ses expériences, ses questionnements, ses remises en questions, ses doutes, son mal-être. Nous la suivons dans sa « mort » puis sa renaissance. Ma lecture a été longue car j’ai vraiment eu l’impression de cheminer et d’évoluer en même temps que l’auteure. L’aspect autobiographique pourrait créer un phénomène de distanciation pour le lecteur et pourtant les questionnements et réflexions sur soi sont tellement riches et variés qu’ils peuvent toucher chacun de nous suivant nos propres expériences.
Le style de l’auteure est fluide, le récit alterne entre les pérégrinations physiques, le parcours initiatique suivi par Maria et son questionnement intérieur. Chaque rencontre apporte son lot d’expérience et de savoir avec cette phrase qui revient comme une litanie « lâche, Maria, lâche ».
Je suis admirative du parcours mené à bien par l’auteure, avoir le courage de tout quitter sans savoir ce que l’on va trouver ou même si l’on va trouver quelque chose est vraiment admirable. Je retiens de ce roman cette philosophie du lâcher-prise, de l’idée de vivre l’ici et maintenant et surtout de laisser à l’autre le fait de vivre son expérience sans vouloir à tout prix agir pour lui même avec les meilleurs intentions.
En somme c’est un roman que je vous conseille surtout si vous êtes dans une période de votre vie où vous souhaitez prendre du recul, avoir une autre vision des choses. Le dépaysement est garanti, la plume n’a pas de fausse note, les sujets sont d’actualité comme la condition de la femme, l’écologie et bien d’autres choses encore.
Les chroniques de Cendrillon